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  • pierrerat-patron

HORTUS VERSUS HOMO ŒCONOMICUS : 2 - 1

Produire même trois carottes, neuf poireaux et dix-huit tomates est un acte économique. Ainsi malgré toute notre bonne volonté, nous avons été rattrapés rapidement par un travers de notre société de consommation : la consommation justement...


Que consomme-t-on au jardin de la Cité scolaire ?

- des outils pour libérer la terre de la pelouse

- des livres (pour apprendre)

- des graines pour planter

- des plants (pour produire vite... il fallait bien qu'on montre quelque chose !)

Nous avons donc participé à cette société où il faut se rendre dans des magasins plus ou moins spécialisés pour acheter (consommer) ce dont nous avions besoin. Et, nous y voilà, pour consommer, il faut avoir de l'argent.


Comme d'autres projets de la Cité scolaire, nous avons donc obtenu une ligne de crédit. Mais malgré le soutien de la Direction et la bonne volonté des agents du lycée qui nous ont construit hors "budget jardin", un point d'eau pour arroser les plantes, il a vite fallu se rendre à l'évidence : avec notre petit pécule, le jardin serait mort-né.

Si à la rentrée de septembre (voir billet : "La rentrée au jardin"), le jardin fut si spectaculaire, c'est qu'une sorte de miracle a eu lieu. Toute une série de personnes, cédant à des comportements "ancestraux", "primitifs" pour ne pas dire "irrationnels", ont mis à mal l'homo œconomicus que tant d'autres rêveraient de voir s'imposer comme agent de la régulation sociale. L'homo œconomicus, cet affreux égoïste qui n'agit que dans son propre intérêt et dont les profits, in fine et selon la vulgate, profiteraient à l'ensemble de la société a rencontré des "inconscients", des "résistants", des "alternatifs" qui ont donné un coup de main, du temps, des conseils, du matériel, des graines, des plants, comme ça, pour le plaisir et pour que le jardin vive.


Parmi eux, l'entreprise horticole Christin-Cervellin qui dès qu'elle a eu connaissance du projet a soutenu sans réserve le projet et ce, sans aucune contre-partie. Une aide désintéressée qui a fait que choux, raves, cardons, blettes, aubergines etc... ont prospéré cet été. Merci à elle et à tous ceux qui ont généreusement contribué à la petite vie de ces 360 m2 de Cité scolaire.


Le 21/09/19

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